Se connaître soi-même
Pour comprendre les autres, et c’est bien nécessaire en matière d’étude des religions, il importe de bien nous connaître nous-mêmes.
Nous sommes des êtres croyants en ce sens que nous avons naturellement besoin de croire. Lorsque nous nous trouvons devant quelque chose que nous ne savons pas, disons devant un trou de connaissance, nous sommes portés à imaginer des possibilités et à choisir celle qui nous paraît la plus vraisemblable. Rien d’anormal à cela.
Cela ne pose problème que lorsqu’une croyance devient certitude ce qui est fréquent dans les croyances religieuses. Car c’est un deuxième phénomène qui s’ajoute au premier, pour peu que nous soyons plusieurs à nous rassembler dans une croyance, nous avons tendance à la sacraliser, c’est-à-dire à ne plus supporter la moindre mise en cause, qu’elle soit argumentée, esquissée ou humoristique, le sacré est intouchable. Quelle que soit sa bonne volonté, le croyant n’entend plus l’autre croyant. Il ne peut plus l’entendre.
J’y ai beaucoup réfléchi en écrivant mon livre sur les croyances et j’en suis venu à distinguer les sacrés personnels et les sacrés collectifs. Les premiers me paraissent plus abordables, plus proches de la vie, comme par exemple le respect de nos parents, alors que les seconds, de par leur nature collective extraterrestre, sont intouchables. C’est le cas des religions, de presque toutes les religions. Et même aussi des incroyants qui trop souvent font de leur incroyance une véritable croyance.
Parce qu’enfin, toute fondée et vénérable qu’elle soit, une croyance n’est qu’une croyance et j’aimerais le crier sur les toits.
La foi c’est autre chose, c’est une décision personnelle, une confiance qu’on fait à une parole ou à quelqu’un.