Pire encore


Pire encore

Dans l’article précédent je démontre deux choses, d’abord que tous les graves problèmes écologiques de la planète Terre viennent essentiellement de la surpopulation galopante que nous subissons depuis un siècle et ne s’arrêtera pas avant la seconde moitié du siècle, ensuite, qu’en l’état actuel, l’effectif raisonnable qu’elle peut supporter est de l’ordre de 4 milliards d’êtres humains.

Aujourd’hui je découvre qu’il me faut ajouter deux facteurs non évoqués qui aggravent ce problème : la hausse forte et régulière du PIB mondial (donc de la richesse mondiale) et la folie des Hommes. Chacun d’eux vient aggraver la situation au-delà de tout ce qu’on peut penser.

Le PIB mondial est le chiffre qui représente le mieux la richesse mondiale. Depuis plusieurs dizaines d’années, il a augmenté régulièrement d’environ 5% par an en dollars courants et de 2,8% en dollars constants. Si ce chiffre se maintient, il faut enlever l’incidence de l’augmentation de la population qui sera de 0,6% par an (de 8 Milliards à 10 milliards en 34 ans, de 2022 à 2056). A ce rythme, le PIB mondial augmenterait donc de 2,8 – 0,6 = 2,2% par an. Cela ne paraît rien mais c’est considérable : 2,2 % par an en 34 ans, c’est un doublement de la richesse mondiale en 34 ans. Cela signifie qu’aux augmentations de pollution dues aux augmentations de population (25% en 34 ans), il faut ajouter celles qui viendront de ce doublement de richesse (100% en 34 ans).

Àinsi, on peu dire que la situation de la planète est beaucoup plus grave que le simple effet « Surpopulation ». Cela ne change rien à ce que nous avons dit concernant la « Surpopulation » mais cela l’amplifie dans une proportion incroyable.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Produit_mondial_brut
https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/theories-economiques/pib/pib-mondial/

Plusieurs remarques
– D’abord, on ne peut que se réjouir d’un doublement de la richesse mondiale dont on a vu les effets massifs notamment en Chine et en Inde, pour ne citer qu’eux.
Mais surtout, jamais dans l’Histoire de l’humanité un tel doublement de la richesse mondiale ne s’est produit en si peu de temps. C’est tout à fait remarquable. C’est même une information majeure qui mérite d’être connue alors qu’on en parle si peu.
Elle a de nombreuses et lourdes conséquences. En particulier dans ce chapitre « Surpopulation » où l’on souligne leffet majeur de la richesse dans l’augmentation des pollutions (un humain des pays développés contribuant dix fois plus à la pollution planétaire que son homologue des pays en développement) nous comprenons que si la richesse double en 34 ans et qu’elle joue dix fois plus que le nombre d’humains, nous avons vraiment quelques soucis à nous faire.
– La prévision de doublement futur ne correspond à aucune certitude, d’autant qu’on voit déjà un net ralentissement en Chine et que des nuages assombrissent l’horizon sous forme de graves tensions internationales et de réarmements de nombreux pays. Par contre, l’accès instantané et généralisé à l’information et à la connaissance que permet l’électronique fait et fera franchir un pas de productivité gigantesque aux pays pauvres, plus encore qu’aux pays riches où il est déjà énorme.
– Le PIB mondial ne fait état que de la création de valeur dans le monde. Il ne montre qu’une partie de la réduction de la pauvreté, il ne montre pas le progrès de développement des pays, ni le bien-être de leurs habitants, encore moins l’impact de la croissance économique sur l’environnement. Le PIB mondial ne reflète pas les enjeux auxquels nos sociétés actuelles sont confrontées. Il est un indicateur grossier de la richesse mondiale, mais il n’est pas contestable pour l’usage global que nous en faisons ici qui inclut toutes les formes de production et d’activités humaines sur la planète influant directement sur nos difficultés écologiques. 

Parlons maintenant de la folie des Hommes. Elle m’est apparue de manière aigüe avec la guerre d’Ukraine naïvement décidée par Poutine, avec en toile de fond la menace taïwanaise royalement annoncée par Xi Jing Ping, mais aussi avec la survenue récente de chefs d’États aberrants comme Trump, Bolsonaro, Miléï… après avoir subi Hitler responsable de 45 millions de morts, puis Staline et Mao Tsé Toung dont le communisme a fait 100 millions de morts. Après ces huit-là en moins d’un siècle, on prend conscience de l’immensité du danger que nous font courir les nouveaux dictateurs illuminés des grands pays de ce monde. Après une période sans guerre mondiale voici que celle-ci est redevenue possible avec la guerre d’Ukraine et les menaces sur Taïwan. J’en parle ici car cette perspective est la seule capable de mettre un coup d’arrêt à l’augmentation régulière et forte de la richesse mondiale, et donc de l’aggravation des problèmes écologiques qui en dépend. Il n’y a pas de quoi s’en réjouir car ce serait tomber de Charybde en Scylla. Par exemple dans une planète dévastée par une guerre nucléaire.

Cher lecteur, j’ai conscience du caractère pessimiste de ce propos et je vous prie de m’en excuser. Vous connaissez des textes de fiction qui ont imaginé de tels scénarios d’horreurs, mais ils étaient tellement démesurés que votre bon sens les avait rangés au rayon des divertissements. Pourtant qui aurait pensé à la parution du livre « 1984 » de Georges Orwell que Big Brother vivrait si bien aujourd’hui en Chine avec le Contrôle social ? Qui aurait pensé que « Le Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley décrivait, plus qu’une fiction, une réalité des sociétés actuelles ? Qui aurait pensé possible une attaque kamikaze des tours du World Trade Center à New York ? Qui aujourd’hui pourrait penser sérieusement à « La solution Baldwin » imaginée en 2017 par Frédéric Touraque qui, dans son livre, supprime un tiers de l’humanité « sans souffrance » par des bombardements coordonnés de bombes à neutrons anéantissant toutes formes de vie sans détruire habitations et structures ? 

Et pourtant les fictions deviennent souvent réalités comme l’a brillamment montré le statisticien Nassim Nicolas Taleb dans son livre « Le cygne noir ». Surdoué aux capacités exceptionnelles, mathématicien spécialisé dans les probabilités, financier et trader, il avait prévu la crise des subprimes un an avant 2008. Sa théorie du cygne noir concerne uniquement les événements imprévus à grandes conséquences et leur rôle dominant dans l’Histoire. Considérés comme des faits extrêmes et aberrants, ils jouent collectivement un rôle bien plus important que les faits ordinaires. Le cygne noir est un évènement extrêmement important qu’on ne prévoit pas compte tenu de sa trop faible probabilité et surtout des biais cognitifs qui nous rendent aveugles individuellement et collectivement. Exemples de cygnes noirs : Internet, l’IA…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_cygne_noir

On lira aussi avec intérêt quelques réflexions sur la loi de Murphy.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_de_Murphy

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