François, chercheur de Dieu
François, tu nous as quitté en 2012, mais tu restes si présent dans nos cœurs qu’on a peine à imaginer que tant de temps soit déjà passé. C’était hier.
Au sommet de l’échelle sociale et intellectuelle, tant tu assumais de responsabilités dans diverses associations en plus de celle de chef d’entreprise, tu t’éloignais des mondanités et restais tout à ta famille et à tes amis.
Un cœur énorme et une personnalité à l’égal de ton charisme, en voici quelques images.
Il lisait beaucoup, sa bibliothèque était pleine de livres de réflexion et de théologie. Le mardi matin, il marchait en montagne avec ses amis. Rien de tel que la marche pour réfléchir, échanger… parler vrai et reconstruire le monde. On terminait ça dans un p’tit resto de style routier où l’on ne prend que le menu du jour… et du bon gros rouge dont ce genre de restaurant a le secret.
Il m’aida beaucoup dans ma recherche sur les croyances. Devant un problème théologique auquel je ne trouvais pas d’éléments de réponse, je n’avais qu’à lui en parler pour que, la semaine suivante, il m’en apporte. Il avait compulsé plusieurs livres de théologie et avait lui-même bien réfléchi au problème. Il me permit donc d’avancer dans ma recherche sur les croyances et de ne pas trop dire de bêtises dans mon livre. Comme moi et avec moi, je crois qu’il progressa et compris le danger des croyances et leur menace pour la paix. Pour conclure sur le sujet, il me dit un jour : « Je suis d’accord avec toi, mais j’y crois ».
Parlant de Dieu, il aimait beaucoup cette histoire d’un homme parti au bout du monde à la recherche de Dieu. Après des années de marche et de péripéties, il l’avait enfin trouvé, loin de tout, et pas du tout comme il l’imaginait. C’était un vieil homme, bon et barbu, d’approche facile, vivant seul et retiré dans une vieille masure reculée au fond des bois, avec qui l’échange était à la fois simple et riche. Il observait la marche de monde qu’il aimait, tantôt avec tristesse tantôt avec joie, mais toujours avec amour et inquiétude.
La plus belle image de Dieu que François avait trouvé après tant d’années de lectures et de réflexion.
Nous étions tous d’accord sur l’existence de Dieu et sur les limites du mot « Dieu ». Car en fait, tout dépend de la définition qu’on donne à ce mot. Pour moi, la plus sûre est celle de Saint Augustin qui dit : « Dieu n’est pas ce que vous croyez, c’est le mot que nous donnons à ce que nous ne savons pas ».