Le temps du service
Fiançailles simples avant de partir au service militaire qui, à l’époque durait 27 mois à cause de la guerre d’Algérie. Pas drôle mais comme tout le monde était à la même enseigne je fis contre mauvaise fortune bon cœur. Catherine aussi qui allait devoir attendre. Je n’étais guère motivé pour cette guerre dont je ne sentais pas l’issue. Qu’allait-on faire dans cette galère ? Pourquoi ne pas négocier ? La réponse officielle était qu’on faisait du maintien de l’ordre et rendu sur place, on se rendait compte que c’était vrai et même indispensable. Mais était-ce si simple ?
Je ne compris la raison de cette guerre que plus tard avec les officiers de l’armée chargés de nous instruire : elle s’inscrivait dans le cadre mondial, beaucoup plus large, d’un barrage à l’avancée communiste : la fameuse stratégie mondiale du containement. De fait, les rebelles algériens étaient soutenus par l’URSS qui menaient, mondialement et chez nous-même en France, une guerre subversive et psychologique dont le but était de désarmer politiquement et moralement les esprits en Europe de l’Ouest en promouvant le refus de la violence et de la guerre. Pour cela, ils menaient une propagande internationale pacifiste et mensongère par les moyens les plus vicieux. Ils manipulaient l’information, infiltraient et noyautaient la plupart des organismes. Les civils était leur cible stratégique. Leurs moyens étaient importants, ils finançaient des journaux, des syndicats, des partis et des luttes armées dans de nombreux pays. Beaucoup de jeunes s’y laissaient prendre et choisissaient l’objection de conscience face au service militaire. Soutenu par une camaraderie organisée, l’ouvrier adhérait volontiers aux promesses de jours meilleurs. A leur corps défendant, nombre d’intellectuels étaient victimes de l’idéal communiste et de doxas hyper tolérantes, pacifistes ou relativistes dans lesquelles par exemple les pauvres ou les ouvriers avaient forcément raison, les riches étaient forcément mauvais et n’étaient que des ogres malfaisants, quant aux militaires on les caricaturait comme tueurs stupides au service de pouvoirs iniques. La preuve est maintenant faite qu’ils subventionnaient des grèves comme celle des ports en Angleterre contre Mme Thatcher en 1984 ; elle dura plus d’un an, était financée par l’URSS (et peut-être la Libye) et servit à détourner un million de livres venant des quêtes de solidarité soviétiques au profit d’un individu (Arthur Scargill qui fut accusé en 1990). Il fallait nous culpabiliser et cela fonctionnait bien sur notre action coloniale : alors que cette action était globalement très positive, les médias n’en parlaient plus que de manière négative, mercantile et honteuse. Bien évidemment l’heure était à la décolonisation, les peuples demandaient leur autonomie et il fallait se retirer progressivement de façon à permettre la continuation de l’éducation et de l’activité économique. Il fallait partir en laissant le pouvoir aux élites locales les plus cultivées. En Algérie, comme ailleurs, ces élites furent éliminées et le pouvoir fut repris par des communistes incapables et idéologisés.
Nous ne comprîmes l’intensité de cette guerre psychologique qu’après les premiers mois du service militaire. Nos militaires avaient mieux compris cela que les médias, victimes ciblées du pacifisme stratégique qui conduisit aux égarements de mai 68. Et cela se comprend car ils étaient en première ligne.
Je passais d’abord 6 mois dans une école d’officier à Saint Maixent, avant d’être envoyé en Algérie où j’eus à diriger une section, d’abord de transmission (13 mois), ensuite de jeeps armées (6 mois) et enfin une prison (4 mois).
Ce fut instructif : bien que pas du tout intéressé par cette guerre dont je ne voyais pas l’issue, je fis le boulot honnêtement et sans barguigner. J’y fus encouragé par la nécessité d’assurer une paix relative dans notre secteur du Constantinois et par l’horreur des attentats dont nous eûmes à nous occuper. Le maintien de l’ordre était une raison d’agir. Grosso modo, nous avions gagné la guerre sur le terrain dont nous étions relativement maîtres mais, malgré les efforts de l’armée qui avait compris que la guerre se gagnerait autant dans les cœurs que sur le terrain, la population restait très partagée. Nous avions beau soigner gratuitement la population, lui offrir de nombreux services sociaux et disposer de 150 000 supplétifs musulmans (dévoués à la France) qui combattaient vaillamment à nos côtés, nous ne pouvions durer car la population musulmane, sous menace grave et constante, était politiquement favorable à l’autonomie. Même si c’était contre son intérêt, et elle le savait, car la France avait fait de ce pays un jardin riche et prospère.
Quelques souvenirs marquants :
– Dans ma première fonction de responsable des transmissions du bataillon, je faisais partie d’un Régiment d’Infanterie de Marine, le 16° RIMA basé à Philippeville (actuellement Skikda). Sur un effectif de 3000, la moitié étaient noirs, mais il fallait dire Africains. Notre bataillon disposait de 500 hommes répartis sur un territoire de 4000 km2 dont un peu plus d’une centaine au PC dans la ville de Jemmapes actuellement renommée Azzaba). Je me retrouvais chef d’une petite section, en majorité jeunes français effectuant leur service militaire obligatoire de 27 mois, les autres militaires de carrière. 3 réparaient les lignes téléphoniques souvent coupées par les rebelles, 3 communiquaient jour et nuit par morse avec nos implantations locales dans le bled, 3 tenaient le standard téléphonique, 2 dépannaient les gros postes radio HF que portaient les militaires au combat. Je ne connaissais rien à leur boulot mais ils se chargèrent vite de me l’expliquer. L’atmosphère était bonne, grâce sans doute à mon second, le sergent chef Magès, un antillais intelligent à la belle prestance. 2 militaires de carrière buvaient beaucoup, l’un tahitien grande gueule toujours souriant, l’autre un vieux débris de 35 ans au foie torpillé par l’alcool qui ne se nourrissait plus que de bière et mouillait souvent son matelas.
– Seconde fonction, chef d’une section de jeeps armées, 4 jeeps armées jusqu’aux dents (mitrailleuse à l’avant, lance grenades à l’arrière, pistolet mitrailleur…), pare-brise abaissé, nous ouvrions les routes à l’avant des convois que nous formions pour alimenter des villages reculés en craignant les embuscades et les mines. Surtout, lors de chaque incident (coup de feu, explosion, etc.) dans notre bourgade de 10 000 habitants nous devions être sur les lieux en moins de 3 minutes. Impressionnant. Ces trop mauvaises images sont extraites d’un petit film personnel mais donnent une bonne idée de la puissance qu’on représente. Je suis toujours à côté du chauffeur, dans la jeep de tête. La première image laisse imaginer la chaleur écrasante qui règne en permanence.
– Un soir, alors qu’il fait déjà nuit, des coups de feu éclatent et le quartier s’embrase. Tout le monde tire d’on ne sait où sur on ne sait quoi. Nous arrivons rapidement sur les lieux, ça tire de partout, mon chauffeur demande : « On fait quoi mon lieutenant ? » Évidemment nous nous arrêtons… et au bout de quelques secondes, tout s’arrête comme par magie. Le silence est lourd et nous gardons la rue en ligne de mire. Notre présence signifie la reprise en main, mais nous ne savons pas qui a tiré sur qui et ne le saurons jamais. Le nombre d’incidents de ce genre est tel qu’aucune enquête n’a lieu. Sans doute des tensions graves entre communautés locales…
– Un soir vers 10h, coup de fil du PC : « il semble se passer quelque chose à l’orée du bourg, là où logent une dizaine de harkis (militaires algériens engagés volontaires dans l’armée française). Allez-y, soyez prudents ! ». Nous arrivons, la porte de la grande pièce où ils dorment est ouverte, lumière allumée. Nous entrons prudemment… rien, personne en vue. Pas normal ! Ailleurs, rien non plus ! Nous prévenons le PC qui, comme nous, pense qu’il est arrivé quelque chose de grave aux harkis. Nous parcourons les environs pendant plusieurs heures, puissants phares mobiles des jeeps fouillant la nuit aux alentours. Toujours rien… jusque tard dans la nuit où nous retrouvons nos amis harkis dans un coin des vignes, tous affreusement égorgés. Au petit matin nous allons récupérer les corps.
– Une autre fois, c’est un half-track qui a un accident et qui brûle. C’est comme un camion mais avec des chenilles à l’arrière et un caisson blindé ouvert sur le haut. Nous arrivons sur les lieux. A l’intérieur du caisson qui brûle bien, ont lieu des explosions continues, ce sont des munitions de toutes sortes qui éclatent. On nous dit qu’il y aurait des militaires à l’intérieur du caisson. Mais que faire ? Impossible d’agir sinon attendre la fin des explosions. Et de fait, quelques minutes plus tard, nous retrouvons à l’intérieur du caisson, les corps calcinés de deux militaires.
– Un jour, en revenant d’une mission, un harki que nous ramenons nous demande de passer devant sa maison et d’attendre quelques minutes qu’il en revienne. La porte de sa cour est grande ouverte et nous le voyons tabasser une femme couchée par terre à grands coups de pompes dans le corps et revenir aux jeeps. Il a profité de notre présence pour la punir de je ne sais quoi. Sans doute une affaire liée à la guerre. J’ai été manipulé et je me sens responsable d’avoir soutenu cela sans le vouloir et sans en connaître les dessous. Abjection des temps de guerre !
– Lors d’une opération d’envergure, notre peloton de 4 jeeps armées est envoyé sur un piton (en langage militaire c’est le sommet d’une colline) pour arrêter, par notre puissance de feu, des fellaghas qu’une compagnie de harkis va poursuivre dans les djebels afin de la rabattre sur le dit-sommet. La colline est dénudée par un feu qui a dû la dévaster dans les mois qui précèdent. Nos jeeps la gravissent en direct car aucun chemin n’existe mais tout à coup plusieurs crevaisons quasi simultanées nous arrêtent. Surpris car nous n’avons jamais vu cela, nous nous arrêtons pour mettre les roues de secours et prévenons le PC. Nous comprenons vite qu’il s’agit des restes d’un feu de brousse qui a brûlé les arbustes en laissant, à leur base, des picots (invisibles) de quelques centimètres qui crèvent les pneus. Il y en a partout et nous nous demandons comment les éviter. De fait, nous repartons et continuons à crever. Heureusement chaque jeep dispose de 2 roues de secours ce qui nous permet, à tous, après 8 crevaisons d’atteindre le sommet de la colline et d’y prendre position pour le combat. Nous y sommes en position de faiblesse car nos 8 pneus ont été utilisés et nous ne pouvons plus nous déplacer, si bien que nous sommes bien en vue au sommet de la colline. Notre PC prévenu par radio nous envoie ce qu’il leur reste de pneus de rechanges par un engin à chenilles qui ne craint pas les crevaisons. Après quelque temps, l’opération se termine et les fellaghas ne sont pas arrivés sur nous ce qui n’est pas étonnant compte tenu de notre grande visibilité. Nous remplaçons tous nos pneus crevés et redescendons, non sans en crever d’autres que nous remplaçons au fur et à mesure. Finalement, en parvenant enfin sur le chemin de terre en bas de colline, tous les pneus disponibles sont utilisés. Il n’en reste plus un seul de rechange. Et nous rentrons à notre base, peu fiers, bien que non-responsables… Nous savons pourtant que c’est l’armée française, qui met le feu aux brousses un peu partout pour empêcher les fellaghas de s’y cacher et y survivre. Cette affaire est vite oubliée, pourtant quelques semaines plus tard un ami m’indiqua qu’un officier nous aurait mis en cause, suggérant que nous n’étions pas sur le bon piton, ce que personnellement, j’ai du mal à croire. Heureusement, nous avions beaucoup trop à faire pour en débattre et faire les débriefings nécessaires. Pourtant, quelques semaines plus tard, je fus affecté à Philippeville à une nouvelle fonction de directeur de prison. N’avait-on plus confiance en moi ? Je n’en sais rien. Il n’est pas impossible qu’on ait remarqué ma faible combativité, mon côté intellectuel ou mon peu de passion pour une Algérie française ? En tous cas, je peux dire que je faisais le boulot honnêtement et que, face aux embuscades, j’aurais tiré sans hésiter.
– Avant de quitter Jemmapes en septembre 61 pour aller à Philippeville assurer la responsabilité d’une prison, je fais mes adieux à une famille algérienne qui habite près de notre poste. Le père est harki, un type solide et fidèle, je lui donne mes coordonnées en France en lui recommandant de m’appeler si, un jour, il a besoin d’aide. Cela se produira un an plus tard car il se retrouvera avec sa famille dans la boue et le froid d’un camp au sud de la France. Il m’appellera pour chercher un travail. Par un heureux hasard, je lui en trouverai un chez mon beau-père, entrepreneur en BTP à Vesoul. Nous restons amis.
– Notre prison à Philippeville peut contenir 100 personnes, son occupation est souvent maximale. Elle est située dans la caserne militaire ce qui assure une bonne sécurité. En fait, c’est un centre de tri et de transit et les détenus n’y restent jamais longtemps. Ils arrivent souvent affamés, sales et parfois malades. Ils en ressortent toujours en forme. Ils sont bien traités et nous les respectons malgré les lourdes charges dont ils sont souvent accusés.
– Mon adjoint est un sergent-chef algérien, dévoué, compétent et efficace. Un vendredi, il me demande de lui prêter mon pistolet et d’aller dans sa famille à Constantine durant le week-end. Je le fais avec plaisir car il ne dispose que d’un vieux pétard et je sais qu’il court des risques du fait que, par sa fonction à la prison, il est bien connu de l’ALN (Armée de Libération Nationale). Le lundi matin, j’apprends qu’il s’est fait descendre à bout portant dans une rue fréquentée de Constantine. Impossible d’aller aux obsèques et de faire tout ce qu’il faudrait vis à vis de sa famille dont nous ne connaissons rien. On est en guerre, la mort est quotidienne.
Quelles conclusions tirer de ces expériences ?
– Un surprise : le peu de concertation collective entre officiers pour améliorer notre efficacité. Certes, nous mangeons tous ensemble au mess des officiers mais nous travaillons tous dans notre coin, sans participer à la réflexion, sans débriefings post-opérations ni contacts « professionnels » avec le commandant. Chacun fait son boulot dans son coin.
– Un constat : le dévouement et la gentillesse des africains engagés dans l’armée. Ils viennent de plusieurs pays d’Afrique. Ce que nous appelons l’Infanterie de marine, s’appelle ailleurs la Coloniale et en anglais les Marines. Beaucoup y font carrière, y apprennent un métier et s’habituent à notre culture. Ils sont un peu moins que la moitié de l’effectif, y compris chez les gradés. Dans la troupe, il y a toujours deux menus, l’européen et l’africain plus épicé et toujours à base de riz. La cohabitation est excellente.
– Un mot sur la torture dont aujourd’hui tout le monde parle dès qu’on évoque cette guerre d’Algérie. Oui, elle a eu lieu, notamment dans quelques centres spécialisés mais à l’époque nous n’en savons rien et c’est longtemps après la guerre que je le découvre. Dans mon secteur, on saura qu’il y en a entre harkis et prisonniers fellaghas sous une forme dite de la baignoire. Ceux qui y sont soumis ont eux-mêmes contrevenu gravement et salement aux lois de la guerre en tuant des civils et des enfants par des actes abominables (400 000 civils tués durant cette guerre contre 25 000 militaires). Ceux qui en parlent en France, n’ont pas vu l’horreur extrême des actes perpétrés par les Algériens contre leurs coreligionnaires, ils ne savent pas de quoi ils parlent. En métropole, la gauche socialiste jouait les moralistes, condamnait la guerre et allait jusqu’à soutenir l’adversaire alors que ce sont eux qui, suite à une grosse vague d’attentats, l’avaient déclenchée sous le gouvernement de gauche de Pierre Mendès France avec son ministre de l’intérieur François Mitterand qui, en visite en Algérie le 12 novembre 1954, lançait : « l’Algérie, c’est la France, la négociation avec les rebelles c’est la guerre » et acheminait des renforts par milliers au lieu d’organiser de toute urgence un vaste programme de négociations comme le fit plus tard Michel Rocard avec les rebelles kanaks de Nouvelle Calédonie. Certes, la situation était infiniment plus complexe mais ce n’était que plus nécessaire. Nos gouvernants ont manqué de vision à long terme.
– Au global, j’étais favorablement impressionné par l’humanisme du monde militaire. Je ne m’y attendais pas. Il y avait bien dans l’armée quelques brutes, heureusement très rares, programmées pour l’efficacité. Avec ceux-là, on ne pouvait pas discuter, ils savaient tout et n’avaient jamais d’état d’âme. Mais très généralement, les militaires ne correspondaient pas au stéréotype traditionnel de durs, primaires et bornés ne fonctionnant qu’à la discipline. Peut-être est-ce parce que nous étions en guerre mais la réflexion et l’intelligence primait. Nous assumions le paradoxe d’être à la fois dominants militaires et représentants du bien c’est à dire défenseurs des Algériens eux-même contre l’emprise du mal. Nous voulions apparaître comme des protecteurs et des amis, ce que de fait nous étions et faisions. Au global j’affirme, contre tout ce qu’on a pu entendre sur cette guerre d’Algérie, que la France a fait dans ce pays un travail remarquable dont elle peut être fière. Cela ne signifie pas que nous devions y rester, non, il était normal de laisser les Algériens se prendre en charge complètement.
– Pour gagner la guerre, il fallait donc mettre la population de notre côté et pour cela, non seulement développer l’agriculture et le commerce, mais aussi l’action sociale, scolaire, médicale, etc. Nous disposions donc à Jemmapes d’une SAS, section administrative spécialisée chargée de la pacification et de ces différentes formes d’action. On y trouvait des moghaznis, militaires algériens assurant sa sécurité et collaborant de diverses manières à ces missions. L’ALN noyautait cette section et l’action quotidienne y était rendue très délicate. Le jeune sous-lieutenant qui en avait la responsabilité faisait comme moi son service militaire et je ne fus pas étonné de le voir hospitalisé pour surmenage. Le travail était trop dur pour un jeune appelé, non pas pour la quantité de travail mais pour l’extrême tension nerveuse due à la difficulté des missions, aux exigences contradictoires et aux menaces plus ou moins tordues qui s’abattaient sur leur section. Ecrasé par sa fonction, il dût faire des semaines de cure de sommeil. Ensuite, je le perdis de vue comme beaucoup de jeunes appelés, fort sympathiques.
– L’un de mes amis d’enfance, Pierre Denantes fut tué au combat en 1960. Il avait fait la même école d’ingénieur que moi, l’ICAM à Lille, et faisait partie des 2 800 000 appelés qui ont servi la République en Algérie et dont on n’a pas vraiment reconnu tout à fait les mérites. Généralement les médias ont entretenu l’idée que c’était une guerre honteuse, alors que pour ces jeunes appelés, c’était visiblement et courageusement du maintien de l’ordre face aux exactions journalières du terrorisme qu’ils constataient de leurs yeux. C’était aussi 2 années de leur vie perdues mais données pour la bonne cause. Ils laissèrent sur le carreau 13 000 morts dans un conflit qui, d’une certaine manière, leur était fort étranger.
– Et pour finir, cette remarque hautement significative de ce devient aujourd’hui l’Algérie et même l’Afrique : notre village de Jemmapes comptait 12 000 habitants en 1962, il en compte aujourd’hui plus de 100 000 !
Une réponse à “Le temps du service”
Récit plutôt bien détaillé d’une page de ta vie qui n’a pas été facile mais qui a été marquante à bien des égards, avec une analyse historique intéressante