L’œil dans le rétro
en haut Thérèse n°3, Marie-Claire l’ainée, André 4, Jean 2,
en bas Christiane ou Kitou 6, Maman, Dominique 7, Papa, Monique 5
Cela ne se fait guère de parler de soi. Je vais pourtant le faire parce que j’ai toujours regretté d’en savoir si peu sur les parcours militaire et professionnel de mon père. Il était modeste et discret et n’aurait jamais pensé à se mettre en avant en racontant sa vie. Certes il l’aurait fait si je lui avais demandé mais, à part des détails, je ne l’ai jamais fait et je le regrette. Par exemple, j’aurais aimé savoir comment s’était passé pour lui cette longue période de 1939 à 1940 durant laquelle il était derrière la ligne de front du côté français, comment il avait vécu cette guerre, ce qu’il pensait de Pétain alors que 80% des français le soutenaient et à partir de quand et comment il aurait pris partie contre lui. L’entreprise textile qu’il dirigeait avait-elle subi des contraintes de la part des Allemands, avait-il été obligé de leur obéir contre son gré ? Avait-il reçu des menaces de la part des collabos ou inversement de la résistance ? Avait-il été contraint de quitter Armentières dans le Nord avec sa famille en 1945 pour aller vivre à Voiron ? Quelles relations avait-il gardé avec son ancien patron, Mr Bouchez qui l’avait en haute estime ? A quoi était dû l’incendie en 1943 ou 44 au second étage de notre maison du boulevard Faidherbe à Armentières ? Autant de questions comme bien d’autres qui m’auraient intéressé et auxquelles, aujourd’hui, je n’ai pas de réponse. Bref, aujourd’hui à 84 ans, afin que mes proches ne se posent pas de telles questions, je vais essayer de résumer les jalons qui ont marqué ma vie. Non pas tout raconter mais seulement quelques repères et quelques souvenirs piquants ou marquants.
Dans ce genre d’exercice, la modestie impose de ne pas se mettre en avant, mais pourquoi ne pas parler des réalisations dont je suis fier car je n’en ai jamais parlé, et aussi de mes échecs et de mes points faibles. Il me semble intéressant de faire cela, ne serait-ce que pour la curiosité de nos successeurs mais aussi pour moi-même comme exercice de vérité.
Au centre, leur père Victor Marichez (notre arrière grand-père), puis André (frère de Eugène) qui reprendra la boulangerie et l’épicerie de son père,
à gauche nos arrières-tantes célibataires comme tant de françaises après la guerre de 14 : Jeanne, Louise et Victoria
Victoria et Jeanne sont soeur de Eugénie notre grand-mère, et Louise serait une demi-soeur car fille de Delhotel. Elles ont vécu toutes trois ensemble.
Quelques explications, qui gagneraient à être vérifiées
Notre grand-père Victor Marichez (marié à Eugénie Habart, ils ont eu 2 enfants Eugène et André) est le pilier du village de Wamin dont il habite la place centrale, il fait le pain, se lève à 2 ou 3 heures du matin, tient une épicerie, le bistrot, il est le pilier de la paroisse où il sonne les cloches, chante le plus fort, etc.
Son père Victor Marichez (marié à Augustine Warembourg, ils ont eu 5 enfants) est cordonnier à Pernes-en-Artois, est aussi un pilier de paroisse où, en plus il est fossoyeur. Ses parents seraient originaires de Lillers et auraient eu 12 ou 13 enfants. Ses grands-parents seraient originaires de Lille.
Notre grand-mère Eugénie Habart est la fille de Eugène Habart (cantonnier à Wamin) et de Léonie Frévacque, ils ont 3 filles Victoria, Jeanne et Eugénie. Léonie qui a des parents percepteurs perd sans doute son mari car elle se remarie ultérieurement à Louis Delhotel.
Du côté maternel
Du côté maternel, on se trouve en Flandre française entre la ville d’Armentières et la frontière belge, dans le village du Bizet. C’est là que la famille Hémar exploite les riches terres de la région dans une belle ferme où tout est propre et bien organisé. La vie est rythmée par les soins des vaches, cochons et poules. On y baratte le beurre à l’électricité et, soir et matin, on sert le lait, le beurre et les œufs aux clients qui viennent avec leur pot de lait. Avec douze enfants, la main d’oeuvre ne manque pas et l’ensemble est dirigée avec autorité par Marcel Hémar que, peu à peu on appellera Parrain. Son épouse est Marguerite-Marie Flourez, qu’on appellera Bonne Maman. Ils eurent aussi 51 petits enfants.
Et en 1935
Louise, mariée à un agriculteur, 4 enfants
Madeleine, mariée à un boulanger, 5 enfants
Thérèse, mariée à un ingénieur, 7 enfants
Joseph, moine bénédictin
Agnès, mariée à un agriculteur, 6 enfants
Marguerite-Marie, décédée à la naissance
Marcel, agriculteur, 6 enfants
Jean-Marie, décédé à l’âge d’un an
Henri, agriculteur, 7 enfants
Maurice, agriculteur, 6 enfants
Françoise, mariée à un agriculteur, 2 enfants
Gérard, agriculteur, 6 enfants