Petites idées polémiques
J’ai écrit dans ce blog que les opinions ne valent pas grand-chose, notamment dans les débats, elles ne les font pas progresser car elles ne font que s’exprimer et s’opposer. Pourtant elles existent et peuvent s’exprimer sans honte. A l’assemblée nationale, par impossibilité d’argumenter sur le fond, on les glorifie même en parlant de convictions : » Moi Monsieur, je suis un homme de convictions ! » Alors, en voici quelques-unes…
Politique
• Quand on compare nos performances nationales médiocres à celles de l’Allemagne, on cherche à comprendre comment ils s’y prennent au lieu de chercher les raisons de notre médiocrité.
• Pour moi, elle tiennent principalement à l’énormité de notre secteur étatisé et au manque de dynamisme de la fonction publique plombé par ses contrats à vie. C’est connu mais personne n’a encore eu le courage de changer cela… car il faudrait, comme Me Thatcher en Angleterre, affronter des grèves extrêmement dures. Pourtant, il faudra bien y passer un jour ou l’autre pour éviter notre déclassement, déjà bien engagé si l’on considère qu’en 1970 nous étions la deuxième puissance économique du monde. En 8ème place aujourd’hui, nous continuerons forcément à descendre.
• Pour devenir la première puissance mondiale, la Chine a des atouts mais aussi quelques handicaps, chômage de masse, vieillesse et surtout centralisme et manque de libertés.
• Mais ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut regarder, c’est de ce côté-ci car le XXI° siècle pourrait aussi être européen… si nous parvenions à unir nos forces.
• Ceux qui votent à droite en France voteraient souvent à gauche aux États-Unis… comme aussi dans de nombreux pays comme les Philippines, le Brésil, la Russie, l’Inde, le Chine, et ces nombreuses dictatures.
La gauche
• Le socialisme, ça ne marche pas. C’est bien dommage car l’idée, à base d’altruisme et de partage, était belle. Mais c’est une machine qui, à long terme, appauvrit la société et détruit des emplois. Ce sont les plus faibles qui le soutiennent, ceux sont eux qui payent.
• Pourtant, il faut soutenir les plus faibles, c’est clair, mais pas de manière trop idéologique, trop politisée et démagogique. Je dirais au contraire de manière pragmatique et proche des réalités pour le court terme et axée principalement sur le dynamisme économique.
• Les exemples foisonnent de pays où le niveau de vie des plus faibles a été largement relevé grâce au capitalisme : en France des années 60 et 70 avec De Gaule, Pompidou et Giscard, en Grande Bretagne des années 80 avec Thatcher, en Chine des années 90 à 2010 où des centaines de millions de gens ont enfin pu manger à leur faim sous l’ultra capitalisme de ce régime (aux méthodes inacceptables par ailleurs).
• La gauche est morale… Regardez comme les journaux de gauche ont souvent des positions morales. C’est ainsi que le corps enseignant est majoritairement à gauche. C’est lourd de conséquences sur l’opinion des Français. Cela peut expliquer pourquoi la haine des riches est plus forte en France qu’ailleurs. Dommage car on a besoin d’eux.
• Ce n’est pas la richesse qu’il faut regarder, c’est l’utilisation qui en est faite. Certains riches vivent égoïstement alors que d’autres s’engagent avec beaucoup d’énergie dans des œuvres sociales, humanistes…
• Décolonialisme, antiracisme, victimisation systématique, féminisme, écriture inclusive… Cette fièvre identitaire secoue notre gauche en quête de nouveaux paradigmes, de nouveaux combats et de nouvelles dénonciations. Car finalement, l’important est bien de désigner de nouveaux boucs émissaires. Le mal, c’est les autres n’est-ce pas ?
Les médias
• Nous sommes surinformés : radio au petit déj., radio en voiture, journaux à l’ouverture de l’ordi., news sur le portable, commentaires des amis, re-radio en voiture, JT à la télé… Chacun des médias fait des prouesses pour être écouté ou vu. Un feu de brousse en Californie, un mort à Rangoun ou un set perdu par Djokovic et des milliards de gens sont informés dans l’heure. La plupart des nouvelles prennent beaucoup trop d’importance. Nous sommes formatés, déformés et perdons de vue des problèmes proches qui relèvent de notre responsabilité, parler avec un fils, écouter son conjoint, aider un voisin…
• Le Monde est vraiment un excellent journal, documenté, travaillé, intelligent, mais il a le défaut d’être idéologiquement marqué… de centre-gauche, légèrement bien-pensant et de tendance bobo. Son fonctionnement étant résolument collégial, il lui est impossible de perdre ce défaut. Comme il fait autorité dans le monde intellectuel et politique, c’est grave parce que, subrepticement, ce gauchisme engage la France dans le déclin.
• Il est étonnant que les reportages, interviews et micros-trottoirs ne relayent que l’avis des contestataires. L’honnêteté n’est-elle pas d’expliquer systématiquement les deux points de vue, à égalité et sans parti pris ?
• Pourquoi relayer si souvent les avis des extrémistes au lieu des avis plus sages ? Bref, pourquoi relaye-t-on si souvent l’avis d’incompétents notoires ? Les médias jouent les putains.
• Les journalistes sont trop politisés. Les écoles de journalisme y seraient-elles pour quelque chose ? Dégageraient-elles l’idée que la bien-pensance est de prendre le parti des faibles ? Qu’elle se vend mieux que la vérité ? La rédaction des médias donnerait-elle le même conseil pour augmenter l’audience ?
• Scandalisé par l’excès de colportage par les médias de détails accrocheurs sur la nocivité de vaccins anti-covid : « Tel vaccin occasionnerait des trombones… 60 cas auraient été recensés ». Ça fait de l’écoute ! On oublie de dire que ça ne représente que 3 cas sur 10 000 ! C’est à dire un pourcentage beaucoup plus faible que ce qu’indiquent la plupart des médicaments sur leur notice. Encore n’est-ce qu’un exemple car il en va de même pour la plupart des informations, on reste dans le détail, celui qui pique… ou qui tue. Aucune recherche d’élévation, de recul ou de sagesse !
La vie courante
• Un consultant m’avait dit que, selon une étude, 80 % des gens n’ont que l’esprit d’analyse, alors que 15 % n’auraient que l’esprit de synthèse, et seuls 5 % auraient à la fois ces deux qualités. J’aimerais retrouver cette étude ou en savoir plus sur le sujet. Il rejoint la remarque précédente
• Expliquer n’est pas justifier. La confusion entre ces deux démarches est courante. Un jeune répond mal à ses parents, ceux-ci expliquent : « il est fatigué, ou il répond toujours comme ça », ils en sont ulcérés mais ils en restent là. Ils se contenteront de cette raison. Sauf qu’en pratique, tout se passe comme si l’explication valait justification. Il en est souvent de même. Écoutez une conversation, écoutez un débat, vous serez surpris de la fréquence du phénomène. On explique l’inacceptable, et c’est ainsi qu’on en vient à l’accepter… jusqu’au jour où il est trop tard.
• C’est très étonnant, la proportion de méchants ou d’imbéciles est la même dans toutes les parties de la société, il y en a autant chez les riches que chez les pauvres, chez les pharmaciens que chez les plombiers, chez les chrétiens que chez les musulmans, chez les Français que chez les Américains ou les Chinois, etc. mais surtout, et c’est ça l’important, autant de gens merveilleux.
• C’est en voyageant hors de France que j’ai compris le secret de notre gastronomie : il se résume en trois points situés au coeur de nos repas, le pain, le fromage et le vin. Car on trouve à l’étranger d’excellents plats cuisinés et c’est sur eux que tout le monde porte le regard en matière de comparaisons culinaires. Mais il est impossible d’y trouver du vrai bon pain, bien cuit, bien relevé, sans sophistication et fleurant bon. Même en France, c’est déjà difficile depuis la modernisation des fabrications, mais c’est bien pire à l’étranger, même quand vous voyez « Pain français » ou « Boulangerie parisienne ». Quant aux fromages, même si on peut trouver ailleurs quelques spécimens intéressants, nulle part on ne trouve tant de variété et de formidable qualité que chez nous. Pour les vins, inutile de faire un dessin. Beaucoup de pays obtiennent quelques beaux résultats, mais nulle part, je ne vois une telle culture populaire partagée de l’agriculture, de la vinification et du plaisir d’en boire lors des repas. Chez nous, même les vins de table sont agréables.
Notre secret, il est est encore plus loin, il est d’abord dans l’addition de ces trois domaines portés à haut niveau et, plus encore, dans le fait qu’ils sont portés dans une culture profondément partagée dans toutes les strates du pays. Et ça, je défie n’importe quel pays de nous le prendre.